ב"ה
Enseignement

Vertus et récompenses de l'hospitalité dans le judaïsme

 

Depuis Avraham avinou, qui avait dressé une tente ouverte aux quatre points cardinaux pour accueillir les personnes quelle que fût la direction dont elles venaient, l’hospitalité (Hakhnassat Or'him) est une valeur centrale du judaïsme. Une valeur, mais aussi une ségoula, un devoir, car c’est une mitzva qui incombe à chacun d’entre nous et dont la récompense est peut-être plus importante qu’on ne le pense, comme nous le décrit l’histoire ci-dessous.



Rabbi Eléazar ben Chamoua marchait un jour le long de la plage lorsqu'il aperçut un navire à la dérive et un survivant s'accrochant désespérément à une planche. Ballotté par les vagues, le naufragé fini par aboutir sur le rivage, dépouillé de tout vêtement. Pour cacher sa nudité, il se couvrit de sable.

A ce moment-là, une caravane de Juifs passa, en route pour célébrer la fête de pèlerinage à Jérusalem. Lorsque les voyageurs s'approchèrent du survivant, il leur lança : « Ayez pitié de moi car je suis l'un de vos frères. Donnez-moi un vêtement pour me couvrir ; ne me laissez pas avoir honte de ma nudité. Tous mes vêtements se sont perdus dans la mer ! » Les Juifs lui répondirent : « Que tous les membres de ton peuple soient frappés par le malheur comme toi. » Non seulement ne lui vinrent-ils pas en aide mais ils le maudirent.

Rabbi Eléazar ben Chamoua, qui avait assisté à la scène, s'approcha de l'étranger. Le non-Juif lui dit : « Je vois, à votre visage, que vous êtes un sage qui comprend la valeur d'un être humain. Je vous en prie, donnez-moi un vêtement pour me couvrir et m'éviter la honte. » Rabbi Eléazar ôta immédiatement l'un de ses vêtements et l'en couvrit. Il conduisit ensuite l'étranger chez lui, lui prêta deux cents zouzim et l'escorta jusqu'à sa destination à une distance de quatorze lieues.

Quelque temps plus tard, le gouverneur de la ville mourut et le naufragé fut choisi pour lui succéder. Il émit bientôt un décret contre les Juifs de la ville : il ordonna qu'on tue les hommes et qu'on vende les femmes comme esclaves, tout cela à cause des Juifs qui avaient maudit son peuple en lui souhaitant le même sort qu'à lui.

La communauté juive vint trouver Rabbi Eléazar ben Chamoua et le supplia de plaider sa cause auprès du nouveau gouverneur.

« Vous savez bien que l'on ne doit pas se présenter devant un gouverneur muni de paroles seulement ! » leur dit-il. « Donnez-moi un beau présent à lui offrir et je pourrai peut-être faire quelque chose ». Ils lui apportèrent quatre cents dinars à offrir au gouverneur. Rabbi Eléazar s'approcha du portail et s'adressa à la sentinelle : « Annonce au gouverneur qu'un Juif désire lui parler. » Le gardien revint quelques instants plus tard et fit entrer Rabbi Eléazar. Dès que le gouverneur l'aperçut, il se leva et l'accueillit très chaleureusement. « Comme je suis désolé que vous ayez dû vous déranger pour venir me voir ! s’exclama-t-il.

Je suis venu plaider la cause de mes frères et vous prier d'annuler votre décret, répondit le Rav.

- Les paroles de votre Torah seraient-elles mensongères ?

- Que D. nous en garde !

- N'est-il pas écrit dans votre Torah :  "Un Ammonite et un Moabite n'entreront pas dans l'assemblée de D. ... parce qu'ils ne vous ont pas accueillis avec du pain et de l'eau' (Deutéronome 23.4,5) et 'Ne méprise pas l'Iduméen car il est ton frère' (23.8) ? Pourquoi ces Juifs n'ont-ils pas eu pitié de moi lorsqu'ils m'ont vu nu et dépouillé de tout ? Ils mourront d'avoir transgressé un commandement de la Torah !

- Malgré ce qu'ils ont fait, prenez-les en pitié et annulez ce décret !

- Gardez donc ces quatre cents dinars à la place des deux cents zouzim que vous m'avez donnés. Par ailleurs, vos frères juifs seront désormais à votre service en récompense de la nourriture et de la boisson que vous m'avez servies et de l'hospitalité que vous m'avez accordée. En retour de ces vêtements dont vous m'avez couvert, entrez dans mes salles du trésor et choisissez soixante-dix tenues parmi celles qui vous plaisent. Allez en paix, et paix au peuple que je vous ai offert en témoignage de mon estime. »

Cette histoire nous apprend quelle récompense sera accordée à celui qui prend soin des étrangers. Et s'il en est ainsi d'un voyageur non-juif, à plus forte raison d'un talmid 'hakham !

S'il nous arrive de recevoir un homme ayant récemment perdu sa fortune, nous devons lui offrir des paroles d'encouragement et veiller à ne pas lui faire de peine en lui rappelant sa richesse d'autrefois.

L'histoire suivante illustre cette règle élémentaire de bienséance.

Nos Sages racontent que, pendant une certaine période, le Roi Salomon perdit son trône et son train de vie royal. Il fut contraint d'aller mendier de porte en porte pour avoir de quoi manger. Un jour, un homme le reconnut, l'invita chez lui et fit préparer un festin impressionnant. Cependant, au cours du repas, l'hôte ne cessa de lui rappeler les épisodes survenus au cours de son règne :

« Monseigneur se souvient-il de ce qu'il avait fait tel et tel jour ? » Salomon se mit à pleurer en se souvenant des jours où il était roi. Au lieu de manger et de boire, il resta immobile, les yeux ruisselants de larmes. Puis il se leva, prit congé de son hôte et s'en alla.

Le lendemain, il rencontra un pauvre homme qui, lui aussi, le reconnut.

« Monseigneur me fera-t-il l'honneur de venir chez moi et de partager mon pain ?

- As-tu l'intention de me faire comme ton ami ? » s’enquit le roi. Cependant, après avoir longuement insisté, l'homme conduisit Salomon chez lui.

« Sachez que je suis un pauvre homme, lui dit-il. Je ne puis vous servir que cette salade. Accepteriez-vous quand même de partager mon repas ? »

Lorsque Salomon accepta, le pauvre homme lui apporta de l'eau pour se laver puis, après avoir posé la salade sur la table, il prit son repas en sa compagnie. Ce pauvre homme consola Salomon et l'encouragea « Que Votre Majesté ne prenne pas les choses à cœur ! Le Tout-Puissant n'a-t-Il pas promis à votre père, David, que la lignée royale resterait à sa progéniture, comme il est écrit : 'D. jura à David, en vérité, Il ne changera pas d'avis. Du fruit de tes entrailles Je mettrai sur ton trône' (Psaumes 132.11) ?

Telle est la voie de D. Il afflige l'homme puis le console, comme il est dit : 'Car D. réprimande celui qu'il aime, comme un père fait à son fils choyé' (Proverbes 3.12). Le Tout-Puissant vous ramènera certainement à votre trône. »

Lorsque Salomon entendit ces paroles, il fut réconforté et mangea de bon appétit.

Plus tard, Salomon rentra chez lui et écrivit dans le Livre des Proverbes : « Mieux vaut un repas de légumes quand il y a l'amour qu'un bœuf gras accompagné de haine » (15.17). Il préféra ce repas de légumes accompagné de paroles de consolation au festin de l'hôte qui lui rappela sans cesse sa pénible situation.

Il faut considérer les mitsvot comme de nombreuses variétés d'arbres. De même que certains arbres donnent plus de fruits que d'autres, certaines mitsvot fournissent un plus grand bénéfice que d'autres.

La mitzva de recevoir des invités procure de grands avantages. Si un homme n'a pas d'enfants, par exemple, et qu'il accomplit diligemment la mitzva d'accueillir des étrangers chez lui, D. lui donnera des enfants. En effet, par le mérite de ce commandement, Avraham eut un fils. De même, pour avoir offert l'hospitalité au prophète Elicha, la femme Chounamite donna naissance à un fils (Rois II 4.8- 17). 
Source : Méam Loèz

Le Chabbat et les fêtes sont des moments propices pour lancer nos invitations, ouvrir nos portes à ceux qui en ont besoin, ne serait-ce que pour qu’ils se sentent moins seuls. Et si, pour des raisons de règles sanitaires, la pandémie nous oblige à réduire ces invitations, il nous reste la possibilité de faire la Tsédaka, d’offrir des paniers alimentaires aux plus démunis pour leur montrer que nous pensons à eux plus que jamais.


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Paru au Journal Officiel du 01/1990

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