Il prit pour épouse Bérouriah, l'une des filles de Hananiah ben Téradion, un des Dix Martyrs (de l'Empire romain), les asseret harougé malkhout. On raconte qu'à la demande de son épouse, pour tenter de sauver sa sœur arrêtée par les Romains, Rabbi Méïr se rendit à Rome pour la libérer et proposa au gardien une très grosse somme d'argent. Le gardien hésita, craignant que cela ne lui coûte sa tête. « Ne crains rien », dit le Tsadik, « Quand le danger te menace, dis : 'Le Dieu de Méïr, réponds-moi !' ». L'homme hésitait toujours. Pour le convaincre de l'efficacité de ses conseils, Rabbi Méïr s'approcha d'un certain nombre de chiens de garde sauvages qui se trouvaient à proximité de la porte et par un mot mystique les fit reculer et se coucher à ses pieds. Ses craintes apaisées, le gardien céda. Depuis, cette expression est souvent utilisée lorsque l'on invoque le mérite de ce grand Tanna pour qu'Hachem nous aide : Élaha déMéïr Anéni ! L'usage est de la prononcer trois fois de suite.

Pendant les persécutions de l'empereur Hadrien, Rabbi Méïr vécu à l'étranger, mais retourna en Israël et joua un rôle de premier plan dans le rétablissement du Sanhédrin dans la ville d'Oucha, notamment après que les Sages de Yavné durent fuir la région côtière, lors de la Révolte de Bar Kokhba. Lorsque Rabbi Shimon ben Gamaliel II (le père de Rabbi Yéhouda Hanassi) fut élu à la tête du Sanhédrin, Rabbi Méïr fut élevé à la dignité de 'hakham. Sa place et sa contribution au Talmud de Babylone furent si importantes, et sa sagesse si grande, que toutes les Michnayotes anonymes sont attribuées de fait à Rabbi Méïr Baal Haness.

L'humilité de Rabbi Méïr fut à l'image de son immense érudition et de son amour du peuple d'Israël. Ainsi, le Talmud rapporte comment Rabbi Méir accepta de s’humilier publiquement pour ramener la paix entre époux.  Il arriva qu'un homme reprocha à son épouse d'être restée trop longtemps au cours que donna Rabbi Méïr le vendredi soir.  En effet, à son retour, les bougies de Chabbat étaient déjà éteintes et une dispute s'en suivit. Le mari contrarié exigea que sa femme aille cracher au visage de Rabbi Méir.  Refusant de le faire, elle a vécu séparée de son mari. Lorsque qu'il fut informé de l'incident, le Tsadik inventa qu’il avait besoin qu’une femme vienne lui cracher dans l’œil, feignant d'avoir mal à l'œil, avançant que cela pourrait le guérir. Lorsque cette femme se présenta, Rabbi Méir lui ordonna de cracher dans son œil sept fois de suite. Alors que ses disciples lui demandèrent pourquoi il accepta d’être ainsi humilié, il leur répondit : « Mon honneur est-il plus important que celui du Maitre du monde ? Le Nom ineffable qui a été écrit sur le parchemin doit être effacé dans l'eau afin de ramener la paix entre un homme et son épouse. Le nom de Méïr ne doit-il pas s'effacer à plus forte raison ? » L ’humiliation n’était rien comparée à l’importance de restaurer le Chalom Bayit de ce couple.

À la fin de sa vie, Rabbi Méïr dut partir d'Israël et il quitta ce monde, vraisemblablement un 14 Iyar, dans une région de l'Asie Mineure. Il demanda au préalable à ses disciples de l'enterrer en Israël, au bord du lac de Tibériade à l'instar de son maître Rabbi Akiva : « Enterrez-moi près du rivage, afin que la mer qui baigne la terre de mes pères touche aussi mes os. » (Yer. Kil., fin). Tous les sages d'Israël reconnurent la grandeur du grand Tsadik et Tanna : « Il a ouvert les yeux même des Sages dans la Loi », rapporte le Talmud ('Er. 13b). Un Amora disait : « Le Créateur du monde sait que Méïr n'a pas eu son égal en son temps » (ib.). Rabban Yossi, en prononçant l'oraison funèbre de Rabbi Méïr dit : « C'était un grand homme et un Tsadik, il était humble en même temps » (Yer. Bet. ii. 56b). De tous les Tannaïm, le nom de Méïr est le plus connu du peuple. »

Prochaines dates de la Hiloula de Rabbi Méïr Baal Haness