Rabbi Chimon Bar Yo'haï, Lag BaOmer et la Hiloula
Rabbi Chimon Bar Yo'haï zatsal, connu aussi par son accrostiche Rachbi , est l’un des plus grands Tannaïm de l’époque post-destruction du Second Temple. Disciple de Rabbi Akiva, il est célèbre pour sa maîtrise du Sod (les secrets de la Torah), sa fuite dans la grotte de Peki’in avec son fils Rabbi Elazar, sa résistance à l’oppression romaine et son lien avec la révélation du Zohar, socle de la Kabbale. Lag BaOmer, le 33e jour du compte du Omer, est intimement lié à sa mémoire. Il marque le jour de sa disparition, ou plus précisément, le jour où il a révélé les plus grands secrets de la Torah avant de quitter ce monde. Sa Hiloula célébrée ce jour-là, attire chaque année à Méron des foules immenses venues se recueillir à la lumière de son enseignement.
Au-delà des chants et des feux de joie, cet événement révèle les multiples dimensions que Rabbi Chimon et Lag BaOmer incarnent. Voici quelques enseignements connus ou moins, pour redécouvrir la grandeur de Rabbi Chimon, à l’approche de sa Hiloula.
« Tout ce qu’ils ont construit, ils l’ont fait pour eux-mêmes. »
Un épisode central de la vie de Rabbi Chimon est son discours critique contre les Romains, rapporté dans le Talmud (Chabbat 33b). Alors que d'autres louaient les réalisations romaines, Rabbi Chimon en dénonçait les motivations intéressées en disant : « Tout ce qu’ils ont construit, ils l’ont fait pour eux-mêmes. » Cette prise de position lui valut une condamnation à mort et c’est ce qui l'obligea à se cacher durant de longues années. Mais cette parole de vérité, même interdite, ouvre la voie à une forme supérieure de révélation. Le retrait de Rabbi Chimon n'était pas une fuite, mais une gestation de parole véritable, prélude à la révélation mystique qui s'en suivra. En exil, sa voix se fait plus pure : elle quitte le domaine du profane pour entrer dans celui du mystère divin. Rabbi Chimon devient l'incarnation du Juste qui ne transige pas avec la vérité.
La grotte : matrice de la Torah cachée
Rabbi Chimon et son fils Elazar se cachent donc dans une grotte à Peki'in, vivant miraculeusement d'un caroubier et d'une source. Pendant treize ans, ils étudient sans interruption, enterrés dans le sable pour préserver leurs vêtements. Ce lieu devient un sanctuaire de Torah pure. Le chiffre 13, valeur numérique de "ahava" (amour), suggère une relation intime avec la présence divine. La grotte symbolise l'éloignement du monde profane nécessaire à l'émergence d'une Torah plus profonde. Ce lieu devient alors le berceau du Sod, le secret de la Torah, dont Rabbi Chimon deviendra le révélateur.
L’approche de l'étude biblique de Rachbi était révolutionnaire : au lieu de simplement interpréter les versets de façon littérale, il cherchait le "ta'ama dikra" - la raison profonde derrière chaque commandement. C’est aussi dans une grotte que le roi David s’est réfugié pour échapper à Chaul et de leur rencontre naît une nouvelle histoire. La grotte est alors comparée à une matrice qui a donné naissance à la royauté de David.
La sortie de la grotte
Selon le récit du Talmud (Chabbat 33b-34a), voici ce qui se passa après ces 13 années :
Quand ils apprirent que l'empereur romain était mort et que le décret contre Rabbi Chimon avait été annulé, ils sortirent de la grotte. En voyant des gens labourer et semer, Rabbi Chimon s'exclama : "Ils abandonnent la vie éternelle (l'étude de la Torah) pour s'occuper de la vie temporelle (le travail des champs) !" Son regard était si intense dans sa désapprobation que, selon le texte, "partout où ils posaient leurs yeux, le feu consumait". Une voix céleste (bat kol) retentit alors : "Êtes-vous sortis pour détruire Mon monde ? Retournez dans votre grotte !" Cette réprimande divine soulignait que le monde matériel, avec ses travaux quotidiens, avait aussi sa place dans le plan divin.
Ils retournèrent alors dans la grotte pour une année supplémentaire.
Après cette année, ils sortirent à nouveau. Cette fois, le regard de Rabbi Eleazar continuait à consumer ce qu'il voyait, mais Rabbi Chimon guérissait immédiatement. C’est la leçon du Zohar : la lumière doit être tempérée pour ne pas consumer. L’intensité spirituelle, même juste, doit être accompagnée de bienveillance et de tolérance.
Rabbi Chimon dit à son fils : "Mon fils, toi et moi suffisons au monde"- signifiant que leurs études spirituelles avaient une valeur pour le monde entier.
Le feu de Rabbi Chimon
Le Zohar décrit que le jour de sa mort, un feu mystique entoura Rabbi Chimon, empêchant l’approche de quiconque. Ce feu est le symbole du Da’at Elyon, la connaissance suprême. À Lag BaOmer, les feux allumés dans le monde juif expriment cet embrasement spirituel. Ils ne commémorent pas une disparition, mais une ascension : la montée de l’âme du Tsadik dans un éclat de lumière.
Lag BaOmer : une fête au cœur du deuil
Lag BaOmer interrompt les 33 premiers jours de deuil du Omer. C’est le jour où cessèrent les morts parmi les élèves de Rabbi Akiva lors de la terrible épidémie qui décima ses élèves. C’est la date de la mort de Rabbi Chimon, qu’il aurait lui-même fixée comme jour de fête. Le Sod nous enseigne que ce jour est une fenêtre cosmique, où les barrières entre les mondes s’ouvrent. Cette journée est une fenêtre de joie pendant une période sombre, rappelant que la lumière du Sod (secret) transcende les épreuves de l'histoire.
La Hiloula : un mariage de l'âme
"Hiloula" signifie à la fois fête et mariage. Selon la Kabbale, le jour de la mort d’un Tsadik est celui de son union avec la Chekhina. Rabbi Chimon révèle les secrets de l’Idra Zouta, puis quitte ce monde avec un visage rayonnant. La Hiloula à Méron est l’expression de cette élévation nuptiale : chants, danses, feux, coupes de cheveux et prières ne sont pas de simples amusements, mais des manifestations de l’union avec une Torah vivante, liée à l'âme du Tsadik.
Rabbi Chimon Bar Yo’haï, un messager vivant
De nombreux récits, anciens et modernes, rapportent les miracles de Rabbi Chimon et nous rappellent que les Tsadikim sont aussi présents après leur mort qu'avant.
Dans le Zohar (III, 71b), il est écrit : "Je peux affranchir le monde du jugement jusqu’à la fin des temps." Ce n’est pas de l’orgueil, mais la conscience de sa fonction d’intercesseur. La croyance selon laquelle Rabbi Chimon "ne laisse pas revenir les mains vides" s’appuie sur cette tradition. Le Tsadik, même après sa mort, reste actif dans les mondes spirituels, plaidant pour Israël.
Méron : une porte vers les mondes supérieurs
Le tombeau de Rabbi Chimon à Méron est devenu un des lieux les plus sacrés d'Israël, mais il n’est pas qu’un site de pèlerinage. Les maîtres kabbalistes, du Ari z"l au Rachach, y ont prié, jeûné, médité. Méron est perçu comme une "cha’ar hachamayim", une porte du Ciel. Les montées en groupe, les prières toute la nuit, les veilles de Torah ne sont pas de simples rites, mais des ascensions de l’âme.
Idra Zouta : la révélation ultime du Rachbi
Dans ses derniers instants, Rabbi Chimon rassemble ses élèves pour leur révéler ses enseignements. À l’approche du soir, Rabbi Chimon leur annonça qu’il avait enfin reçu l’autorisation céleste de leur révéler les secrets les plus profonds de la Torah et de la Kabbale, et déclara : « Je décrète que le soleil ne se couchera pas tant que je vous dévoile ces mystères, car ce jour est le mien. »
L’Idra Zouta (Zohar, parachat Haazinou) est un moment de révélation intense, où les mondes s’ouvrent, et où Rabbi Chimon meurt dans un état de clarté parfaite. C’est une "mita beNechika", une mort par baiser divin. Le texte précise que "la lumière ne quitta pas la maison jusqu’au soir".
Cet instant incarne l'apogée du Sod : une Torah qui se révèle dans la mort comme dans une naissance, et qui continue à rayonner sur les générations.
Tsidkat-Eliaou marquera ce jour par une journée d’étude au Kollel Chaaré Nissim situé dans la synagogue Baba Salé - Chaaré Nissim de Jérusalem.
À l'occasion de la Hiloula de ce grand Tsadik, Tsidkat-Eliaou vous invite à allumer une veilleuse, à sa sainte mémoire, à lire quelques psaumes de Téhilim (si possible ) et à prier pour le Am Israël !
Puis, récitez la formule ci-après :
Zékhouto taguen alénou véal kol Israël, Amen.
Le Tsadik priera pour vous.
Vous pouvez également associer vos prières à la noble et grande mitsva de la Tsédaka et nos Rabbanim vous bénirons dans la synagogue Baba Salé - Chaaré Nissim de Jérusalem.
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Prochaines dates de la Hiloula de Rabbi Chimon Bar Yo'hai zatsal
2025 ► 16 mai
2026 ► 5 mai
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Paru au Journal Officiel du 01/1990
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