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Tsadikim

Rabbi Chlomo HaLévi Alkabetz : Kabbaliste et poète de Safed

Le Tsadik de Safed

Rabbi Chlomo ben Moché HaLévi Alkabetz zatsal, né entre 5260-5265 (1500-1505) et décédé aux environs de 5340 (1580), compte parmi les plus grands kabbalistes et poètes liturgiques que la ville sainte de Safed ait connus. Son nom reste à jamais gravé dans la tradition juive grâce à son magnifique piyout "Lekha Dodi", aujourd'hui encore récité chaque vendredi soir dans toutes les communautés, pour accueillir le Chabbat. Cette œuvre poétique, imprégnée de mystique, illustre parfaitement la profondeur spirituelle et la sagesse de ce grand maître de la Kabbale.

Issu d'une famille de Juifs expulsés d'Espagne lors du tragique décret de 1492, Rabbi Chlomo vit le jour à Salonique. Certaines autorités fixent sa naissance en 5260 (1500), d'autres en 5265 (1505). Son père, Rabbi Moché Alkabetz, était un Dayan (juge rabbinique) respecté qui s'établit plus tard à Safed après avoir officié à Andrinople (aujourd'hui Edirne en Turquie). 

Rabbi Chlomo fut nommé d'après son grand-père, Chlomo Alkabetz, qui était correcteur et imprimeur de textes hébraïques, activité importante à une époque où l'imprimerie révolutionnait la diffusion du savoir juif. Rabbi Yéhochoua, le frère de son père, était l’oncle que Rabbi Chlomo cite respectueusement dans ses ouvrages en rapportant ses interprétations bibliques, témoignant ainsi de la transmission familiale du savoir. Durant sa jeunesse, le jeune Chlomo étudia à la yéchiva du Rav Yossef Taitatsak à Salonique, centre florissant d'érudition juive à cette époque. Cette formation initiale lui permit d'acquérir une connaissance approfondie des textes traditionnels, base sur laquelle il développa plus tard sa pensée mystique.

Premier livre du TsadikMariage et premiers écrits de Rabbi Chlomo Halévi Alkabetz

En 5289 (1529), à l'âge d'environ 25 ans, Rabbi Chlomo épousa la fille du Rabbin Yts’hak HaCohen, un notable fortuné de Salonique. Au lieu d'offrir à sa femme un cadeau de mariage traditionnel, il lui présenta son premier ouvrage fraîchement achevé, "Manot HaLévi", commentaire sur la Meguila d'Esther. Ce choix, dicté en partie par sa situation financière modeste, révèle également l'importance qu'il accordait à l'étude et à la transmission du savoir.

Sa belle-famille, qui révérait profondément les érudits de la Torah, fut tellement touchée par ce don spirituel que "leur joie en recevant ce cadeau était bien plus grande que s'il leur avait envoyé des bijoux et des pierres précieuses de grande valeur monétaire." Telle était l’atmosphère de révérence pour l'étude de la Torah qui régnait alors dans certains milieux juifs de l'époque.

 

Le voyage vers la Terre Sainte et l'éveil mystique

Peu après leur mariage, Rabbi Chlomo et son épouse décidèrent de s'établir en Terre Sainte. Au cours de leur voyage, ils firent escale à Andrinople en Turquie, où résidait alors Rabbi Yossef Caro, futur auteur du Choul'han Aroukh. Les habitants d'Andrinople, y compris un groupe de kabbalistes locaux, reconnurent rapidement la stature spirituelle de Rabbi Chlomo. Ils le supplièrent de rester quelque temps pour les instruire dans la vie spirituelle et ses méthodes de service divin. Il accepta cette requête et prolongea son séjour dans la ville.

C'est à Andrinople que Rabbi Alkabetz commença à s'immerger intensément dans l'étude de la Kabbale. Cette orientation mystique allait définitivement imprégner ses écrits et poèmes ultérieurs. Durant cette période fertile, il composa plusieurs ouvrages importants:

  • "Bet Hachem" (La Maison de l'Éternel)
  • "Avotot Ahava" (Les Liens d'Amour)
  • "Ayelet Ahavim" (La Biche des Amours)
  • "Brit HaLévi" (L'Alliance du Lévite), ce dernier étant dédié à ses admirateurs d'Andrinople et proposant une interprétation mystique de la Haggadah de Pessah

Son séjour à Salonique lui avait probablement permis de rencontrer Rabbi Chlomo Molkho, dont l'influence mystique marqua également son parcours spirituel.

Le pèlerinage d'enseignement

Rabbi Chlomo poursuivit ensuite son voyage vers la Terre Sainte, enseignant partout où il passait. Tel un semeur spirituel, il répandait les graines de la sagesse kabbalistique dans les communautés qu'il traversait. Plusieurs hommes, qui devinrent plus tard eux-mêmes d'éminents kabbalistes, furent profondément influencés par ses enseignements, notamment:

  • Rabbi Chmouel Ozida, auteur du Midrach Chmouel sur les Pirkei Avot
  • Rabbi Eliezer Azikri, auteur du Séfer ‘Hareidim, traité kabbalistique fascinant sur la correspondance entre les membres du corps humain et les 613 mitsvot de la Torah
  • Rabbi Avraham Galante, auteur du Yaréa’h Yakar sur le Zohar et d'autres œuvres importantes

L'ascension vers Safed: capitale de la mystique

Vers 5295 (1535), à l'âge d'environ 30 ans, Rabbi Chlomo arriva enfin à Safed, alors en plein essor comme centre mondial de la Kabbale. Il s'y établit définitivement, convaincu que les secrets de la Torah ne pouvaient se révéler pleinement qu'en Terre Sainte.

Rabbi Chlomo attribuait une grande partie de sa profondeur de compréhension spirituelle à sa coutume de prier sur les tombes des Tsadikim (Justes) en Galilée. Notamment celle de Rabbi Chimon Bar Yo'haï, enterré à Meiron. Convaincu que ces lieux saints offraient un canal privilégié pour recevoir l'inspiration kabbalistique et la bénédiction divine, il préconisait à tous ses fidèles cette pratique.

À Safed, son influence rayonna rapidement. De nombreux disciples se rassemblèrent autour de lui, attirés par sa maîtrise des textes mystiques et sa profondeur spirituelle. Rabbi Moché Cordovero (le Ramak), qui allait devenir l'un des plus grands kabbalistes de sa génération, épousa la sœur de Rabbi Chlomo, créant ainsi un lien familial qui renforça leurs liens.

Dans un touchant témoignage d'humilité qui révèle la grandeur de son caractère, Rabbi Chlomo devint plus tard lui-même l'élève du Ramak. Cette inversion des rôles de Maître à élève illustre la recherche authentique de la vérité qui animait ces grands Sages, au-delà de toute considération d'ego. Rabbi Yossef Caro, qui allait devenir l'auteur du Choul'han Aroukh (le code de loi juive le plus influent jusqu'à nos jours), fut lui aussi l'un de ses étudiants distingués.

Rabbi Chlomo ne se contenta pas d'être un théoricien de la mystique juive. Il a également assumé d'importantes fonctions rabbiniques, fondant et dirigeant la première yéchiva d’étude de kabbalah à Méron, non loin du tombeau de Rabbi Chimon bar Yo’haï, figure centrale de la tradition kabbalistique. Il fut aussi Rabbin à Safed même, guidant la communauté dans les questions halakhiques quotidiennes.

Expériences mystiques et institution du Tikoun Leil Chavouot

C'est à Rabbi Alkabetz que nous devons l'institution du Tikoun Leil Chavouot, la veillée d'étude de la nuit de Chavouot, pratique désormais répandue dans toutes les communautés juives. Cette coutume prit naissance après une expérience mystique extraordinaire qu'il vécut avec Rabbi Yossef Caro.

Rabbi Alkabetz témoigna de cette expérience dans un récit saisissant, relatant la manifestation du "Maguid Meicharim" (Guide de Droiture), voix céleste qui s'adressait à Rabbi Caro:

"Le Créateur nous privilégia d'entendre une voix s'exprimant par la bouche du pieux [Rabbi Yossef Caro], une voix puissante articulant distinctement chaque lettre. Tous les voisins l'entendaient sans comprendre. La douceur était immense et la voix s'amplifiait ; nous tombâmes face contre terre, nul n'osant lever les yeux par crainte révérencielle."

Ce témoignage de première main constitue un document précieux sur les expériences miraculeuses qui avaient cours dans le cercle des kabbalistes de Safed au XVIe siècle.

Lekha Dodi: chef-d'œuvre poétique et mystique

Rabbi Chlomo est principalement connu dans la tradition juive pour son pyout "Lekha Dodi", chanté lors de l'office d'accueil du Chabbat (Kabbalat Chabbat) dans toutes les communautés juives. Ce poème, dont les initiales des strophes forment l’acrostiche de son nom "Chlomo HaLévi", fut composé selon les enseignements kabbalistiques profonds concernant l'ascension de la sefira de malkhout pendant Chabbat.

Dans la conception kabbalistique, Malhout représente à la fois la Chekhinah (présence divine) et l'âme juive. Le poème exprime ainsi l'aspiration profonde de la Chekhinah et de l'âme juive à la Guéoula finale, comparant l'accueil du Chabbat à la rencontre entre un fiancé et sa promise. Cet hymne devint si populaire qu'il fut incorporé dans la liturgie du Chabbat de toutes les communautés juives à travers le monde, transcendant les différences rituelles entre séfarades et achkénazes.

Le chef-d'œuvre du Tsadik de Tsfat

L'œuvre poétique de Rabbi Chlomo Alkabetz

Les compositions poétiques de Rabbi Alkabetz, profondément ancrées dans la sagesse kabbalistique, connurent une diffusion exceptionnelle. Les kabbalistes de Safed, notamment le Ari zal (Rabbi Yitzhak Louria), portaient un regard critique sur la poésie juive antérieure comme celle de Rabbi Chlomo ibn Gabirol ou Rabbi Avraham ibn Ezra. Ils appréciaient particulièrement les poèmes de Rabbi Alkabetz car ils "concordaient majoritairement avec la vérité" selon les enseignements kabbalistiques.

Cette approbation des cercles mystiques de Safed contribua à la propagation de sa poésie dans toutes les communautés juives. Cependant, comme ce fut le cas pour d'autres pratiques kabbalistiques, ses compositions perdirent parfois leur contexte ésotérique original, étant récitées et chantées par le public sans connaissance de leurs racines mystiques ni des intentions secrètes qu'elles portaient.

Les ouvrages de Rabbi Chlomo Alkabetz

L'œuvre littéraire de Rabbi Chlomo Alkabetz est considérable et témoigne de sa maîtrise dans de nombreux domaines de la pensée juive. 

  • Brit HaLévi - Dix-neuf chapitres explorant les mystères kabbalistiques de la sortie d'Égypte et commentaire ésotérique sur la Haggadah de Pessah
  • Manot HaLévi - Commentaire profond sur le Livre d'Esther, accompagné d'homélies (publié à Venise en 5345/1585)
  • Ayelet Ahavim - Interprétation mystique du Cantique des Cantiques (Venise, 5312/1552)
  • Chorech Yichaï - Commentaire kabbalistique sur le Livre de Ruth (Constantinople, 5321/1561, puis réédité à Lublin en 5357/1597)
  • Bet Hachem - Œuvre majeure sur les fondements de la Kabbale
  • Bet Tefila - Recueil de prières annotées pour tout le cycle annuel
  • Le’hem Chlomo - Traité fascinant sur les aspects mystiques des repas et leur signification spirituelle
  • Apirion Chlomo - Commentaire ésotérique sur la Torah et les Premiers Prophètes
  • Chomer Emounim - Traité approfondi sur les fondements de la foi selon la perspective kabbalistique
  • Tefilot VeTa’hanounim - Prières mystiques spécialement composées pour être récitées sur les tombes des Justes
  • Naïm Zemirot - Commentaire inspiré sur le livre des Psaumes
  • Maamar HaZohar - Explications lumineuses d'un passage complexe du Zohar sur le verset "Et Il fit les deux grands luminaires"
  • Avotot HaAhava - Traité kabbalistique explorant les voies mystiques de l'amour divin
  • Mitato chel Chlomo - Enseignements ésotériques sur le mystère de l'union conjugale et sa dimension spirituelle
  • Divrei Chlomo - Commentaire pénétrant sur les Douze Prophètes
  • Lekha Dodi - Son célèbre piyout pour l'accueil du Chabbat, joyau de la liturgie juive.

Sur cette impressionnante liste d'œuvres, seuls deux ouvrages furent publiés de son vivant, les autres circulant sous forme manuscrite parmi ses disciples ou restant inédits jusqu'à des publications posthumes.

Le tombeau de Rabbi Chlomo HaLévi Alkabetz 

Rabbi Chlomo HaLévi Alkabetz quitta ce monde en 5340 (1580) et fut enterré à Safed, rejoignant la constellation des grands Maîtres mystiques dont les tombes parsèment cette ville sainte de Galilée. Sa disparition marqua la fin d'une vie entièrement consacrée à l'étude, à l'enseignement et aux mitsvot.

L'héritage de Rabbi Chlomo Alkabetz reste vivant dans la mémoire juive, non seulement à travers son "Lekha Dodi" chanté chaque semaine, mais aussi par diverses formes de commémoration. Plusieurs villes en Israël ont honoré sa mémoire en donnant son nom à des rues, notamment à Safed, Bnei Brak, Rishon LeZion ("rue Alkabetz") et Jérusalem ("rue Rabbi Chlomo Alkabetz").

À Safed, un réseau d'institutions d'étude porte son nom: les "Institutions Alkabetz", comprenant des Talmudé Torah, des Kollélim et des Yéchivot, perpétuant ainsi l'enseignement de ce grand Maître de la Kabbale. Chaque fois que des Juifs du monde entier accueillent le Chabbat en entonnant "Lekha Dodi", ils font revivre l'esprit de ce grand Tsadik et poète dont les paroles continuent d'élever les âmes, presque cinq siècles après qu'elles furent composées dans l'atmosphère inspirée de Safed, berceau de la Kabbale moderne.

Que le mérite de ce Tsadik protège le peuple d'Israël. 

Le Kever du Tsadik à Tsfat

 

 

Le Michloa’h manot de Rabbi Chlomo Alkabetz à sa fiancée

Rabbi Chlomo Alkabetz venait de se fiancer avec l’élue de son cœur, et une immense joie l’envahissait. Cependant, un souci assombrissait son bonheur : le mois d’Adar approchait, et il n’avait pas un sou en poche. Comment pourrait-il offrir à sa fiancée un Michloa’h Manot pour Pourim ?

La veille de la fête arriva, et le Rav Alkabetz n’avait toujours rien à offrir. Peiné et embarrassé, il chercha une solution jusqu’à ce qu’une idée lumineuse lui traverse l’esprit : durant toute la nuit, il resta chez lui à Salonique et rédigea un commentaire kabbalistique sur la reine Esther, spécialement dédié à sa future épouse. Au lever du jour, il lui fit parvenir son interprétation complète de la Méguila comme cadeau de Pourim. Plus tard, en cadeau de mariage, il lui dédia l’intégralité de ses commentaires sur la Méguilat Esther, rassemblés dans l’ouvrage Manot Halevi. Plus que toute autre dot matérielle, ce présent emplit la famille de joie. 

Le Cadeau Michloa'h Manot du TsadikLa signification de cette histoire

L’une des mitsvot de Pourim, le Michloach Manot, vise à renforcer les liens de fraternité et d’amitié entre les individus. Le Rav Alkabetz, l’un des grands kabbalistes du XVIe siècle, qui quitta Salonique pour s’établir à Safed, souhaitait profondément réjouir sa fiancée. Cependant, il n’avait pas les moyens matériels de respecter la tradition qui exige d’envoyer au moins deux mets alimentaires.

Il choisit alors une autre façon de donner : en lui offrant un commentaire sur la Méguilat Esther, il partageait avec elle son univers spirituel et lui permettait de "goûter" à sa sagesse. Mais cette histoire porte aussi un message plus profond : en renonçant à l’offrande matérielle pour privilégier un don empreint de sens, le Rav Alkabetz nous enseigne que la valeur d’un cadeau ne réside pas dans sa forme, mais dans l’intention et l’amour qui l’accompagnent. Bien qu’il n’ait pas suivi la lettre de la loi qui impose un présent alimentaire, il en a pleinement respecté l’esprit en répandant amour et bienveillance. Et voici le Michloa’h Manot original, qu’envoya le rav Chlomo Alkabetz à sa fiancée, sous forme de commentaire.

Le jeûne d’Esther, selon l’interprétation kabbalistique de rabbi Chlomo Halévy Alkabetz 

Avant de se présenter devant le roi Assuérus pour intercéder en faveur du peuple juif, Esther jeûnera et priera durant trois jours. 

Pourquoi trois jours ?
Esther jeûne exactement trois jours et trois nuits, ce qui représente 72 heures. Ce nombre n'est pas choisi au hasard : en kabbalah, 72 est un nombre sacré qui correspond au Chem Hameforach, un Nom divin très puissant. De plus, le mot "V'khen" (« ainsi », dans la Meguilat Esther 4:16) a une valeur numérique de soixante-douze.
Pourquoi ce nombre de 72 ?
Dans le livre de l’Exode, lorsque Moïse sépare la mer Rouge pour permettre aux Israélites de la traverser, trois versets successifs (Exode 14:19-21) ont chacun exactement 72 lettres. Ces versets sont considérés comme contenant un Nom divin de 72 lettres, associé à une grande puissance spirituelle et miraculeuse.

Que fait Esther avec ce pouvoir ?

En jeûnant 72 heures, Esther se connecte spirituellement à cette énergie divine. Elle cherche la protection et l’aide de D., tout comme les Israélites avaient été sauvés à la mer Rouge grâce au papier portant le Chem Hameforach.

Pourquoi parler de la couleur verdâtre du teint d’Esther?

Les Sages disent qu’Esther avait un teint légèrement vert. En kabbale, le vert est lié à la bonté divine ('Hessed), qui représente l’amour et la protection de D.. Cela signifie qu’Esther était imprégnée de cette énergie bienveillante lorsqu’elle priait.

En résumé, Esther ne s’est pas contentée d’un simple jeûne. Elle a suivi une démarche spirituelle précise pour puiser dans une force divine ancienne, celle qui avait sauvé le peuple juif lors de la traversée de la mer Rouge, la force du Chem Hameforach. Cette force lui a donné le courage et l’assurance nécessaires pour défendre son peuple devant Assuérus.

 

 

 

 

 

 

 

 
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Paru au Journal Officiel du 01/1990
 

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