Lecture de la Torah quand Chabbat coïncide avec le 1er jour de Pessa'h

CHABBAT PESSAH

Ce Chabbat (16 avril 2022) nous célébrerons, béézrat Hachem, également le premier jour de Pessa'h 5782. Nous ne lirons pas la parachat hachavoua, qui devait être A'haré Mot, mais deux autres passages de la Torah relatifs à la sortie d'Égypte et à la fête de Pessa'h.

En premier lieu, nous lirons dans Chémot, parachat Bo, le chapitre 12 (versets 14-51) qui décrit la dernière soirée passée par le peuple hébreu en Égypte, la fête de Pessa'h, l’obligation de manger de la matsa, etc.

Matsot Pessah Ainsi, la Torah nous demande d'instaurer la fête de Pessa'h pour toutes les générations à venir : "Ce jour sera pour vous une époque mémorable et vous le solenniserez comme une fête de l'Éternel; d'âge en âge, à jamais, vous le fêterez." Puis, la mitsva de consommer de la matsa est mentionnée ainsi que la durée de cette célébration : "Sept jours durant, vous mangerez de la matsa". Cette injonction est suivie de l'obligation de rechercher et d'annuler tout 'hamets : "Le jour précédent, vous ferez disparaître le levain de vos maisons." On apprend l'importance capitale de ne pas consommer de 'hamets car la conséquence serait terrible : "Celui-là serait retranché d'Israël, qui mangerait du pain levé, depuis le premier jour jusqu'au septième."

La Torah mentionne la raison, au premier degré de la raison de la consommation de la matsa : "Et le peuple emporta sa pâte non encore levée, leurs sébiles sur l'épaule, enveloppées dans leurs manteaux." Les commentateurs nous donnent les raisons plus profondes de cette chasse au symbole du hamets : l'orientation vers le mal, le Yétser Hara (mauvais penchant), l'orgueil... Tout ce qui nous empêche de nous conduire selon les préceptes de a Torah et de nous rapprocher d'Hachem.

AGNEAU PASCAL

La sidra nous conte alors l'origine du sacrifice de l'agneau pascal et Moché Rabénou parle aux anciens d'Israël : "Choisissez et prenez chacun du menu bétail pour vos familles et offrez le sacrifice de Pessa'h." Rachi explique que "Choisissez" concerne les personnes qui ont du bétail et doivent mettre de côté un agneau, "prenez" s'adresse aux autres qui doivent en acheter un. Chacun devra alors, après le sacrifice, se saisir d'un bouquet d'hysope (3 tiges nous dit Rachi), et le tremper dans le sang : "Et vous en mettrez sur le linteau et les deux poteaux du sang qui est dans le bassin. Et que nul d’entre vous ne sorte du seuil de sa demeure, jusqu’au matin." Ainsi, les maisons d'Israël échapperont à l'ange venu exécuter la plaie de la mort des premiers-nés. La paracha nous précise : "Il verra le sang sur le linteau et sur les deux poteaux, et il passera par-dessus la porte, et il ne permettra pas au fléau d’entrer dans vos maisons pour sévir." L'instauration immuable du sacrifice pascal est ordonné et sera à respecter par les futures générations : "Lorsque vous serez arrivés dans le pays que le Seigneur vous donnera, comme il l'a promis, vous conserverez ce rite."

Rachi explique que cette mitsva n'est applicable qu'après leur entrée en Erets Israël. Les Bnéi Israël n’ont eu l’obligation de célébrer qu’une seule fois Pessa'h; la célébration de la deuxième année dans le désert, n'a eu lieu que sur l’ordre d'Hachem.

Pourquoi instituer ce rite ? Quelle est son importance ? La Torah nous apprend que son rôle est avant tout pédagogique et nous apporte la réponse à formuler lors d'une futur question sur la raison de son application : "C’est le sacrifice de la Pâque en l’honneur d’Hachem, qui est passé par dessus les demeures des enfants d’Israël en Égypte, lorsqu’il frappa les Égyptiens et qu’il sauva nos maisons."

LA PLAIE DES PREMIERS-NÉS

Cette nuit de Pessa'h, fut celle de la plaie des premiers-nés. Elle frappa les égyptiens mais aussi, selon Rachi, toutes les nations étrangères séjournant sur le sol égyptien : "Ce fut une clameur immense dans l'Égypte : car il n'y avait point de maison qui ne renfermât un mort." La maison de pharaon fut également frappée par la perte d'un premier-né et dans la nuit il demanda à son entourage d'aller chercher Moché et Aaron et leur dit : "Allez! Partez du milieu de mon peuple et vous et les enfants d'Israël! Allez adorer l'Éternel comme vous avez dit! Prenez votre menu et votre gros bétail comme vous avez dit et partez! Mais, en retour, bénissez-moi."

On comprend que, meurtri, il ordonne leur départ, mais pourquoi leur demande-t-il de le bénir ? Rachi répond que pharaon avait peur de mourir et qu'il voulait dire "priez pour moi que je ne meure pas, car je suis un premier-né !"

CÉLÉBRER PESSA'H

La célébration de Pessa'h est-elle réservée au seul peuple juif ? Un non-juif peut-il s'associer à notre joie ? La Sidra mentionne qu'Hachem dit à Moché et à Aaron : "Ceci est la règle de l'agneau pascal. Nul étranger n'en mangera." Rachi nous éclaire sur la notion d'étranger en précisant qu'il s'agit d'une personne dont les actions sont comme étrangères à l’égard de son Père qui est aux cieux. Ce qui comprend soit le païen, soit l’Hébreu renégat.

Cependant, la Torah indique les possibilités pour d'autres personnes de participer à Pessa'h : "Si un étranger, habite avec toi et veut célébrer la pâque du Seigneur, que tout mâle qui lui appartient soit circoncis, il sera alors admis à la célébrer et deviendra l'égal de l'indigène; mais nul incirconcis n'en mangera." Les convertis font parti du peuple juif et sont donc soumis, comme n'importe quel juif, aux commandements de la Torah. C'est ce que la paracha précise clairement : "Une seule et même loi régira l'indigène et l'étranger demeurant au milieu de vous."

Enfin libéré de l'esclavage, le peuple hébreu quitte l'Égypte : " Or, ce fut ce jour-là même que l’Éternel fit sortir les Israélites du pays d'Égypte, selon leurs légions."

BAMIDBAR, CHAPITRE 28, VERSETS 16-25

Pour le maftir, nous lisons dans le livre de Bamidbar un passage relatif à la fête de Pessa'h et à son déroulement : "Au premier mois, le quatorzième jour de ce mois, la pâque sera offerte à l'Éternel." Et la Torah de poursuivre : "Et le quinzième jour du même mois, c'est fête : durant sept jours on mangera des azymes." Le statut de Yom Tov, de jour chômé très proche de celui de Chabbat, est défini : "Au premier jour, convocation sainte : vous ne ferez aucune œuvre servile." Il s'agit du premier mais également du septième jour de Pessa'h : plus tard après l'exil, en diaspora, ce seront deux jours de Yom Tov qui seront institués au début et à la fin de la fête de Pessa'h.

Les versets se concentrent alors sur le rituel de Pessa'h et des sacrifices qui l'accompagnent : "Et vous offrirez en sacrifice, comme holocauste à l'Éternel, deux jeunes taureaux, un bélier, et sept agneaux âgés d'un an, que vous choisirez sans défaut." À cela s'ajoute les oblations de fleur de farine pétrie à l'huile et "un bouc expiatoire, pour obtenir votre pardon".

Le passage que nous lisons s'achève verset 25 qui clôt la description de la célébration de Pessa'h : "Et le septième jour, il y aura pour vous convocation sainte: vous ne ferez aucune œuvre servile."

ULTIME APPEL PESSAH 5782

Nous sommes à quelques jours de Pessa'h et nous n'avons pas encore obtenu le nombre de colis nécessaires pour répondre à toutes les demandes des familles démunies de Jérusalem qui font appel à nous. Il est encore temps d'aider les familles nécessiteuses de Jérusalem à fêter dans la dignité (même avec le strict minimum) cette fête si importante du calendrier juif ! Vous aussi, participez à cette belle et noble mitsva de Kim'ha DéPiss'ha en offrant un ou plusieurs colis alimentaires aux familles démunies avec enfants de Jérusalem !