À propos du prélèvement de la dime ou le "Ma'asser"
Le Ma'asser dans le judaïsme
Le Ma'asser (מעשר) se traduit généralement par le "dixième" ou la "dime". Cette mitsva, qui trouve ses racines dans la Torah, consistait à prélever 10 % des productions agricoles (blé, vin, huile...) pour les offrir au Beth Hamikdash (le Temple de Jérusalem). Il existait, à l'époque plusieurs formes de Ma'asser : le Ma'asser Rishon (apporté aux Cohanim, Léviim), le Ma'asser Chéni (apporté à certaines périodes à Jérusalem et consommé dans la sainteté de la ville, près du Temple, ou parfois échangé contre de l'argent dépensé à Jérusalem), le Ma'asser 'Ani (destiné aux pauvres). L'année Chabbatique (Chemita), tous les champs étaient laissés en jachère et aucun Ma'asser n'était prélevé.
Comment s'acquitter de cette mitsva aujourd'hui ?
De nos jours, en l'absence du Temple de Jérusalem, la pratique du Ma'asser est un mitzva toujours obligatoire et appliquée. Il convient de calculer 10% de tous les revenus après déduction des impôts obligatoires et des dépenses professionnelles directes. Certains donnent jusqu'à 20 %, mais au-delà c'est interdit.
Quels sont les principaux bénéficiaires ?
- Les organisations caritatives aidant les nécessiteux (comme Tsidkat-Eliaou);
- Les familles démunies que l'on connaît;
- Les institutions d'étude de la Torah (Beth Hamidrash, yéshiva);
- Les synagogues : selon certains décisionnaires, le financement des besoins fondamentaux des synagogues, peut être prélevé sur les sommes destinées au Maa'sser.
Il existe d'autres actions pour lesquelles ont peut utiliser l'argent du Ma'asser, voir le rabbin de votre communauté. De manière générale, on ne peut pas utiliser le Ma'asser pour les mitsvot obligatoires comme acheter ses téfilin ou son loulav. En revanche, on peut faire un don à une association caritative qui aide les nécéssiteux, entre autres, à acheter leur téfilin, etc.
Ainsi, de nombreuses personnes, après un cacul précis, mettent de côté régulièrement (mois, année) les sommes destniées au Ma'asser, pour s'assurer de remplir correctement cette mitsva. En effet, c'est une grande ségoula, source de bénédictions dans plusieurs domaines comme la santé, la richesse, la réussite dans l’éducation des enfants...
Rabbi Yo’hanan et l’enfant
Rabbi Yo’hanan rencontra un jour un enfant de la famille de Rech Lakich.
« Cite-moi le verset que tu as appris ! » demanda Rabbi Yo’hanan. L’enfant répondit : « Prélève la dime (assère ta’assère) de toutes les récoltes qui poussent dans le champ chaque année » (Deutéronome 14.22).
« Que signifie ce verset ? » demanda Rabbi Yo’hanan à l’enfant.
« La Torah dit à l’homme : Avec tes biens, fais la charité afin de t’enrichir (assère bikhdé chtit’achère) ».
« D’où sais-tu que tel est le sens du verset ? » poursuivit Rabbi Yo’hanan. « N’est-il pas interdit d’accomplir les commandements dans un but intéressé ? Par exemple, étudier la Torah dans le but d’être appelé Rabbi ou obtenir des honneurs ; l’honneur finira par arriver lui-même. Pourquoi donc, mon enfant, est-il permis de donner la charité dans un but intéressé, pour s’enrichir ?
Il est vrai que quiconque prélève la dime devient riche. Mais comment est-il permis de mettre D. a l’épreuve alors que la Torah déclare : « N’éprouvez pas l’Eternel votre D. (Deutéronome 6.16) ? »
L’enfant répondit : « Voici ce que mon maitre m’a appris au nom de Rabbi Hochyia : il est interdit de mettre D. à l’épreuve dans l’accomplissement de tous les commandements sauf…. celui des dimes car il est écrit : Apportez toute la dime à l’entrepot… et mettez-Moi à l’épreuve par cela, dit le D. des armées célestes, si Je n’ouvre pas pour vous les lucarnes du ciel et ne vous déverse pas une bénédiction incommensurable (ad beli day) jusqu’à ce que vos lèvres s’usent à force de dire Assez ! Day (Malachie 3.10).
Ce verset signifie : après avoir prélevé la dime, apportez-la à l’un des entrepôts du Temple pour pourvoir aux besoins des prêtres. Mettez-moi à l’épreuve par ce commandement et vous constaterez la façon dont J’ouvre pour vous les lucarnes du ciel et vous déverse une bénédiction immense. Vous crierez vous-mêmes « Day ! Assez ! » ; vos lèvres s’useront à répéter « Day ».
S’il nous est permis de mettre D. à l’épreuve uniquement pour ce seul commandement c’est que, dans ce domaine, l’épreuve est réellement convaincante. En effet, il est contraire au sens commun qu’un homme distribuant ses biens et dilapidant son argent le voie augmenter !
C’est précisément pour cette raison que D. affirme : « Je désire que vous Me mettiez à l’épreuve. Distribuez la charité et vous constaterez à quel point votre richesse augmente ! Je ne veux pas que vous soyez sceptiques et que vous vous demandiez comment il est possible que les biens s’accroissent par le don de la charité.
Bien que la récolte doive être mesurée pour en donner un dixième, que toute chose quantifiée est affectée par le mauvais œil, mettez-Moi à l’épreuve ! Convainquez-vous que cela est vrai, que l’homme s’enrichit en donnant un dixième de ses biens. »
Aussi, si l’homme a pour but de s’enrichir en donnant un dixième de ses biens, il aura effectivement droit à la richesse. Et s’il s’agit d’un commandement divin, il recevra sa récompense dans le monde futur.
Source : MEAM LOEZ
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Paru au Journal Officiel du 01/1990