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Deux frères avaient hérité d’une grosse fortune de leur père…

Deux frères avaient hérité d’une grosse fortune de leur père et l’avaient partagée. Chacun avait alors prélevé une partie de cet argent et l’avait consacré au commerce. Ils réussissaient. Ils mangeaient, ils buvaient, ils menaient grand train, chacun dans sa maison, suivant les coutumes des riches. Après quelques années, la roue tourna pour tous les deux. En même temps, leurs affaires réciproques commencèrent à péricliter. Ils travaillaient et perdaient, bien que chacun ne s’occupât que de ses propres affaires.

Le premier, voyant qu’il avait essuyé de grosses pertes dans les cinq ou six affaires qu’il avait entreprises, décida de faire un emprunt et d’utiliser cet argent pour l’achat de nouvelles variétés de marchandises. Si le capital dont il disposait après toutes ses pertes était de dix milles pièces d’or, il ferait à présent un investissement équivalent à cinquante milles pièces d’or. Il prendrait des marchandises à crédit qu’il expédierait ici et là. Car il se disait que s’il perdait dans un des commerces, il réaliserait des profits dans les autres. Il se fatigua en vain, car toutes les affaires qu’il entreprit et tous les commerces qu’il monta débouchèrent sur des pertes. Il ne s’en trouva pas une seule dont il put en tirer profit. Et, étant donné que le capital engagé était important, les pertes, elles aussi, furent très importantes. Il perdit le capital de dix milles pièces d’or qui lui restait et se retrouva débiteur.

Son frère, au contraire, voyant son sort s’empirer, se retira du commerce, vendit ses meubles, les objets d’art de sa maison, les bijoux de sa femme et ses objets personnels. Il convertit tout ce qu’il possédait en pièces d’or, qu’il enfouit sous le sol de sa maison. Il alla ensuite proposer ses services à un commerçant. Il travailla pour lui et ne préleva qu’avec parcimonie pour sa nourriture et les besoins de sa famille. Il demeura dans cet emploi durant cinq à six ans. Un jour, alors qu’il négociait une affaire pour son patron, il réalisa un bénéfice important. Il fut récompensé par une prime de cent pièces d’or. Une autre fois, alors qu’il marchait dans les rues de la ville pour se rendre au marché, il trouva cinquante pièces d’or. Après une semaine, il advint qu’il acheta un vieil habit épais comme du feutre à cinquante sous. Il défit les coutures du vêtement et trouva à l’intérieur une bourse contenant des pierres précieuses d’une valeur de mille pièces d’or.

Du fait de ces trois coups de chance successifs, il comprit que la roue avait tournée et que le destin lui était de nouveau favorable. Il alla donc récupérer l’argent qu’il avait caché sous le sol de sa maison et ouvrit un commerce. Tout ce qu’il entreprenait réussissait. Il acheta à nouveau des objets précieux pour sa maison, et des bijoux de valeur pour sa femme et sa famille, sans compter, comme les grands riches.

Ainsi donc, son frère, qui avait voulu forcer le destin et avait multiplié les achats à crédit, bien qu’il ait vu sa chance tourner, n’aboutit à rien. Au contraire, son impatience eut pour conséquence qu’il se trouva endetté. Quant à lui, qui sut tout différer en raison des circonstances, qui s’effaça totalement, qui terra son argent et loua ses services, le temps lui fut ensuite propice, la chance lui sourit à nouveau et il réussit.

 

On voit donc que le temps repousse celui qui presse l’heure et fait preuve d’impatience. Et on doit apprendre de là que l’homme doit être content même lorsque les choses tournent à son désavantage, car ainsi disent les auteurs des maximes ‘’ Après la pluie le beau temps.’’

Source : Otsar Ahava Vea’hva

  


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